
MESSE POUR LES MIGRANTS ET LES RÉFUGIÉS
Sœur Eileen Reid et moi étions heureuses de pouvoir participer à cette liturgie spéciale – et particulièrement heureuses de la facilité avec laquelle nous avons trouvé une place de stationnement dans le centre-ville de Washington, là où se trouve la cathédrale Saint-Matthieu. (Merci, Claudine !)
Beaucoup de nos compagnons de culte étaient des familles hispaniques, ce qui représente probablement le plus grand groupe d’immigrants de l’archidiocèse. En fait, une grande partie de la liturgie était en espagnol, et le président, l’évêque auxiliaire Mario Dorsonville, a prêché en espagnol et en anglais. L’évêque a offert des réflexions réfléchies sur le texte de l’Évangile, l’histoire de l’homme riche et de Lazare. Cependant, pendant qu’il prêchait, je me suis retrouvé à penser aux paroles du pape Jean-Paul II lors d’une de ses visites ici, paroles qui m’ont profondément marqué. Le Saint-Père a parlé avec une grande intensité. « L’Amérique ! a-t-il tonné. Lazare est à vos portes ! QU’ALLEZ-VOUS FAIRE ?!? »
J’ai pensé à ce que nous avons fait ces dernières années. En termes de politique officielle, notre réponse a été insensible et punitive. Nous avons construit des murs, séparé des enfants de leurs parents et les avons enfermés dans des cages, demandé aux personnes désespérées de faire une demande ailleurs avant de se tourner vers nous, réduit drastiquement le nombre d’immigrants que nous autorisons à entrer, ignoré ou contourné les lois qui imposent une audience pour les demandeurs d’asile. Oui, des individus et des groupes tendent la main à ceux qui sont parmi nous, militent et œuvrent pour un changement de nos politiques. Mais la position officielle de notre pays est toujours en place et constitue une cause de honte.
Tous les efforts déployés, tant au niveau individuel que dans le domaine du plaidoyer, doivent se poursuivre et s’intensifier. Les raisons en sont nombreuses. Lorsque nous examinons notre histoire personnelle, la plupart d’entre nous ne comptons que très peu de générations depuis l’ancêtre immigré qui a posé le premier pied sur notre sol. Lorsque nous examinons l’histoire de notre pays, il est clair qu’il est moralement juste d’accueillir ceux qui recherchent la liberté et des opportunités, tout comme l’est l’enrichissement que procurent les diverses races et cultures. Mais il existe une raison beaucoup plus profonde, qui trouve sa source dans l’Évangile selon lequel nous professons vivre.
L'Évangile de Luc suggère que l'homme riche savait que Lazare était là (il le nomme dans la scène finale), mais il l'ignora. Lazare ne méritait aucune attention. Dives, le nom que la tradition donne à l'homme riche, n'a rien fait de mal – sauf qu'il n'a RIEN FAIT.
Il y a une autre parabole, dans Matthieu 25, qui met en scène et en contraste ceux qui font quelque chose et ceux qui ne font rien. Les gens des deux groupes sont déconcertés lorsqu'ils demandent au « Roi » : « Mais Seigneur, quand t'avons-nous vu affamé,… étranger,… en prison ?! »
Nous connaissons la réponse à cette question.
Ce n’est pas seulement Lazare qui se trouve à notre porte.
– Sœur Rosemary Mangan, RJM